A Laomeng, un marché haut en couleurs

DIMANCHE 8 JANVIER 2012

J'avale deux-trois gâteaux sur le pouce et pars à la recherche d'un bus pour Laomeng, où en ce dimanche, c'est jour de marché. Des chauffeurs viennent me proposer des minivans pour moi tout seul et à des prix fort conséquents. Non, cette fois, je ne veux pas faire comme la veille. Je refuse gentiment jusqu'au moment où un véhicule à moitié rempli s'arrête devant moi. 

Je demande à la femme qui le conduit si elle va à Laomeng. Pas d'hésitation, elle m'ouvre grand la porte et nous voilà partis, fenêtres grandes ouvertes alors qu'il fait un froid de canard à cette heure-là.

En sortant de Xinjié, on tombe sur des rizières en terrasse magnifiques. La conductrice voit que je veux prendre des photos et a l'amabilité de ralentir immédiatement. Je ne fais pas trop durer le plaisir car je ne suis pas seul dans le véhicule.

On atteindra Laomeng après plus de deux heures de route (25 Y) et un changement de véhicule à mi-parcours, afin de compléter le nombre de passagers dans un bus. Bus qui me dépose à l'entrée de cette petite ville. J'aperçois au loin l'effervescence du marché, mais je ne me doute pas encore de ce qui m'attend.

Le marché est bien plus imposant que ceux qui j'ai visité la veille. Il y a un monde fou, toutes les couleurs sont représentées sur les vêtements aussi bien des vendeurs que des acheteurs. C'est tout simplement merveilleux. Ca doit d'ailleurs être un des plus grands marchés de la région. Je suis à deux pas de la frontières vietnamienne et c'est ici que toutes les minorités ethniques viennent s'approvisionner chaque dimanche.

Dans les allées, on avance au pas, tellement il y a de monde en ce milieu de matinée. Je croise des femmes vêtues d'habits de toutes les couleurs, des enfants avec des bonnets décorés, les jeunes femmes portent aussi la tenue traditionnelle, mais en général, il y a un jean en dessous.

Les femmes les plus âgées ont en général des tenues nettement plus traditionnelles et davantage d'époque. Chez les jeunes, les habits semblent plus neufs et ont apparemment été confectionnés avec des tissus bien plus récents. On en trouve d'ailleurs un peu partout sur le marché. Je croise aussi des femmes de petite taille, au visage marqué par les années et à qui j'aurai bien du mal à donner un âge. Surtout dans ce pays où les plus que centenaires sont monnaies courantes.

Pendant plus de trois heures, je vais me balader sur ce marché immense en plein coeur de la ville. M'attardant dans l'allée des bouchers où les têtes de cochons connaissent un franc succès, puis près des stands de vêtements traditionnels où toutes les femmes des minorités ethniques se ruent.

Passage aussi au stand de brochettes (1 Y l'unité) où le vendeur ne lésine pas sur le piment. Puis arrêt au stand des tofus grillés où je m'installe au milieu des locaux. Ces derniers me regardent avec de gros yeux, se demandant sûrement ce que je fais là.

En tout cas, l'appareil photo a encore chauffé au cours de cette matinée. Il faut dire que ce spectacle avec toutes ces couleurs dépasse mes espérances et aussi ce que j'avais déjà vu par le passé, notamment du côté de Kengtung (Birmanie) ou Sapa (Vietnam). 

Vers 13 heures, l'animation du marché commence à décliner. Les camions remplis d'acheteurs commencent à repartir. Ils sont bondés de marchandises et les passagers sont serrés les uns contre autres. Pour ma part, je reviens là où mon bus m'avait laissé ce matin. Je vais trouver très facilement un minivan qui me conduira directement à destination pour 20 Y.

En fin d'après-midi, je repars vers le chemin qui longe mon hôtel afin d'aller observer les rizières en terrasse et qui sait un beau coucher de soleil. C'est peine perdue. Je n'aurai fait qu'une bonne marche sous un brouillard bien trop dense. Pas grave, j'en ai eu pour mon compte avec ce que j'ai vu ce matin.