Kaïli, au pays des Miaos et des Geijas (octobre 2012)

La température a encore baissé à Lijiang et le ciel est couvert avec des pluies par intermittence. J'avale mon petit déjeuner au Mapple Leaf In et prend la direction de la gare routière. Un minibus bleu m'y emmène pour 4 Y. J'ai acheté deux places car avec les bagages, je suis légèrement encombrant. Mauvaise nouvelle en arrivant à la gare routière : le bus que je dois prendre est en panne. Finalement, je prendrai un minibus 8 places à 12 h 30, avec un supplément de prix de 25 Y. Je profiterai de l'attente pour changer de l'argent (1 euro = 7,82 Y) car dans le Guizhou, il paraît que c'est un peu compliqué. Le bus part finalement à 13 heures avec une arrivée peu avant 21 heures à la West Bus Station de Kunming où je repère le bus n°82 qui me mènera à proximité du Hump Hostel. J'ai de la chance, il y a une chambre libre (165 Y), mais la nuit sera cauchemardesque avec le bruit de la discothèque à proximité.

Ce samedi matin, le réveil est un peu difficile en raison de la nuit plutôt agitée. Un petit déj tardif et une journée tranquille à profiter du soleil dans les parcs de la ville. J'achète aussi un blouson car on m'a fait comprendre que le Guizhou était une des régions les plus pluvieuses du pays. Vers 17 h 30, je prends un taxi pour l'hôtel West Inn (15 Y) où la navette prend le départ pour l'aéroport (25 Y). Une navette dans laquelle ma jeune voisine veut engager la conversation en anglais. Elle est émue, c'est la première fois, me dit-elle, qu'elle discute avec un étranger. Des étrangers, je n'en verrai d'ailleurs que deux dans l'aéroport de Kunming.

Arrivée à Guiyang 45 minutes après le décollage. Le problème maintenant, c'est que je ne sais pas où se trouve l'hôtel que j'ai réservé (Yunyan Jiliang). Je prends la navette qui mène à la ville (10 Y) et commence à demander des informations aux passagers, en leur montrant ma réservation. Personne ne connaît l'adresse. Finalement, un Chinois m'accompagne en taxi, téléphone à l'hôtel et parvient à le trouver. Vraiment sympa de sa part d'autant plus qu'il n'a rien demandé en échange et a même payé le taxi ! Une chambre correcte m'attend dans ce coin paumé de la ville, avec en prime internet dans la chambre. Il est minuit.

Le lendemain matin, c'est une femme de l'hôtel qui veut m'expliquer comme rejoindre la station de bus pour Kaïli. Finalement, je m'y prendrai tout seul, mais en deux fois, car je me suis planté une première fois de bus. En fait, il faut se diriger vers la station de bus qui se situe à l'extérieur de la ville. Le bus pour Kaïli (60 Y) mettra 2 h 30. Cette fois, je trouve mon hôtel New Mill très facilement. La chambre (118 Y) me convient parfaitement.

Pas de temps à perdre, je pars découvrir la ville qui est assez grise, aussi bien au niveau des bâtiments que du temps. Mais j'ai de la chance, en ce dimanche, c'est jour de grand marché. Et là, je vais rencontrer les premières minorités de la région, essentiellement des miaos de toutes sortes et des geijas.

Je vais ensuite à la rencontre du centre d'information aux touristes (CTIS) où on me donne quelques éléments concernant les marchés dans le secteur. Pour ce qui est des festivals, on me fait comprendre que c'est encore trop tôt. Pour y assister, il vaut mieux venir en novembre. En octobre, les familles de la région travaillent encore dans les terres.

Le lundi 15 octobre, c'est le jour du grand marché de Chong'An, qui se tient toutes les semaines. Très rapidement, je suis

à bord du bus qui mène à cette petite située à une heure de Kaïli. Plus on approche de la destination, plus j'aperçois des femmes en tenue traditionnelle au bord de la route. Des femmes qui prennent sûrement la direction du marché.

Sur le marché, il y a foule. Je ne sais plus où donner de la tête. Les femmes Miao et Geija sont les plus reconnaissables. Ces dernières viennent, en général, du village tout proche de Matang. Vers 10 heures, c'est le moment où le marché est le plus animé. J'en visite tous les coins et recoins, me retrouvant dans des endroits insolites comme là où les femmes se font poser des flacons sur la peau. Certaines le font même sur le visage, ce qui leur garantit de belles rougeurs. Je suppose que cette technique est utiliser pour soigner des maladies diverses et variées... Un peu plus loin, un stand expose des rats séchés, un petit crocodile aussi et des sortes de scorpions... Il y a aussi tous ces dentistes qui exercent tranquillement leur profession dans la rue. 

Sans oublier les vieux vendeurs de tabac qui fument dans des pipes toutes aussi originales les unes que les autres. Et puis, il y a des stands qui connaissent un véritable succès auprès de la population locale : la vente des tenues traditionnelles qui attirent toutes les femmes des villages environnants. Ce marché m'a vraiment enchanté.

Suis de retour vers 13 h 30 à Kaïli. Passage au CTIS où on me donne des informations encore plus précises sur la région. Et c'est là qu'on me parle d'un Amiénois (comme moi !) qui vient visiter la région tous les ans. Je ne le croiserai pas car il est arrivé quelques jours plus tard à Kaïli. Comme quoi le monde est petit. Je repars du CTIS avec une carte et les endroits à visiter en priorité. On me fait comprendre qu'autour de Kaïli, les traditions ont changé et qu'il faut se diriger davantage vers le sud, entre Rongjiang et Congjiang pour voir des lieux encore très bien préservés. Avec tous les tuyaux qu'on m'a donnés au CTIS, il me faudrait plus d'une quinzaine de jours pour tout faire !

Ce mardi matin, réveil sous la pluie. Une très forte pluie qui gagne en intensité. Je vais à la station de bus et prends un billet pour un village proche de Kaili, Langde. Mais voyant que le temps ne s'arrange pas, je décommande et prends finalement un billet pour Rongjiang à 3 h 30 de route de Kaïli. Finalement, la pluie est une bonne excuse pour trouver une autre base.

Arrivé à Rongjiang, le temps n'a encore rien d'extraordinaire. Je trouve un hôtel qui a du être correct autrefois...(100 Y la nuit).  aujourd'hui, il est très moyen... mais il a l'avantage d'être juste à côté de la station de bus. Ce qui me permettra de rayonner plus facilement dans la région.