Entre villages hors du temps et festival dans le Guizhou (octobre 2012)

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Après la pluie, le beau temps. Ce mercredi matin, le ciel est d'un bleu comme j'ai rarement vu depuis le début de mon séjour. Ce matin, c'est le marché de Xiajiang, sur la route de Congjiang. Une route en partie défoncée en raison de travaux. Finalement, je vais changer mes plans à la dernière minute. Faut dire que je n'avais pas trop le choix. Dans le village juste avant Xiajiang, à Tingdong, il y a une marée humaine dont une multitude de femmes qui ont sorti leurs plus beaux costumes et bijoux.

 

 

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Je n'hésite pas une seconde et quitte le bus avant ma destination d'origine. Serait-ce un festival ? Non, en fait il s'agit de combats de buffles, suivis pour l'occasion par une télévision chinoise. Je croise le présentateur qui me demande, dans un anglais parfait, si j'étais au courant de l'événement. Il me dit clairement que je suis très chanceux car ce type de spectacle n'est pas courant dans la région. Et quand il a lieu, il rassemble les populations de tous les villages de la région. Je suis gâté.

 

 

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Ca commence par des défilés, des chants, ça tapote sur les tambours. L'ambiance monte d'un cran avec l'arrivée des buffles. Ca me rappelle les combats auxquels j'ai assisté sur l'île de Sulawesi (Indonésie) au cours de mon dernier voyage link. Je vais assister à deux-trois combats, moins violents qu'au Sulawesi mais avec toujours autant de ferveur. J'avoue que j'étais plus attiré à arpenter les allées, à observer les spectateurs et leurs merveilleuses tenues.

 

 

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Mais il y a tellement de monde que je ne sais plus où donner de la tête. Je décide de quitter les lieux avec regrets pour rejoindre le marché de Xiajiang. C'est la fin de matinée et l'animation est en déclin. Certains femmes chargées de marchandises regagnent des bateaux pour rejoindre leur village basé sur l'autre rive. Un marché sympathique, assez étendu, mais pour lequel il aurait fallu arriver plus tôt.

 

 

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Puis me vient un coup de folie. Aller jusqu'à Jiabang pour voir les rizières en terrasses. Je ne me rendrai compte qu'en fin de soirée que cette destination n'était pas si proche que cela. Il m'a d'abord fallu poursuivre ma route jusqu'à Congjiang, puis prendre un bus jusqu'à Jiabang. Une route qui monte... qui monte... et où l'on croise de moins en moins de véhicules

 

 

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Arrivé à Jiabang, je suis le dernier passager du bus. Et on me fait comprendre que par ici, il n'y a plus aucun bus après 16 heures. Il est déjà 17 heures. Une femme tenant une petite guesthouse me fait comprendre qu'il vaut mieux que je passe la nuit ici. Mais j'en décide autrement. Ce soir, je veux dormir à Rongjiang.

 

 

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Alors je rebrousse chemin à pied et découvre des rizières absolument splendides. Je traverse des villages tout mignons à flanc de collines. C'est la fin de journée et je croise des hommes et des femmes revenant des champs ou des rizières, surpris par ma présence sur le bord de la route à cette heure tardive. Je doute qu'il y ait beaucoup de touristes qui viennent pas leurs propres moyens jusqu'ici. C'est bien le genre d'endroit où l'on se rend accompagné d'un guide.

 

 

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Les paysages sont à couper le souflle, les rencontres aussi. L'heure tourne, la nuit arrive. Aucun véhicule ne circule sur cette petite route. J'arrive finalement à un croisement, après 8 bons kilomètres de marche. Et là, aucune circulation, pas de lumière au loin... Juste une cabane avec un jeune à l'intérieur qui regarde la télé et qui ne parle pas un mot d'anglais.

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Petit moment de panique car je me vois mal refaire demi-tour en pleine nuit. Puis un véhicule se pointe. Le chauffeur me dit que Rongjiang se trouve à près de 100 km et il me réclame 400 Y pour m'y emmener. Finalement, je négocie à 300 Y pour quasiment trois heures de route. Après de telles aventures, la nuit sera excellente.

 

 

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Ce matin, c'est le marché de Tingdong. Je décide donc de retourner dans cette petite ville où la première fois, je m'étais arrêté pour des combats de buffles. Le marché ne connaît  pas une énorme effervescence. Je m'attendais à mieux, même si je croise de nombreuses femmes en tenue traditionnelle. Mais j'ai connu des marchés nettement plus animés. Je reste quelques instants avant de me décider à rejoindre le village Dong de Yingtan, conseillé par le CTIS de Kaïli.

 

 

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Je vais me rendre compte que pour parvenir à Yingtan, ce n'est pas une mince affaire. En fait, un minivan va d'abord me conduire à Congjiang. A croire que c'est le passage obligé pour visiter les villages de la région. Une fois à la station de bus, on me dit qu'il n'y a pas de transport public pour Yingtan. Me voilà bien avancé.

 

 

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Finalement, un chauffeur de minivan s'approche de moi et on essaie de négocier un parcours qui me mènerait également à Basha. On s'accorde sur le prix de 250 Y l'après-midi. Ce que je ne regretterai pas. D'abord Basha : un gros bourg perché dans les montagnes et de où la vue est magnifique. Et puis ses habitants. Les seuls de la région qui portent encore le poignard. Le coupe de cheveux vaut aussi le détour : crâne rasé et juste une touffe qui apparaît, aussi bien pour les hommes que pour les enfants.

 

 

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Apparemment, il y a un droit d'entrée pour le village, mais on ne m'a rien réclamé. Je me suis longuement baladé dans le village avant qu'en milieu d'après-midi, deux bus de touristes n'arrivent, dont un avec des Français. J'ai cru comprendre que vers 15 heures, il y avait un spectacle. Mais comme je n'aime pas trop ce qui est organisé, je préviens le chauffeur qu'on peut aller à Yingtan.

 

 

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Le chauffeur n'est pas trop chaud pour m'emmener à Yingtan. Finalement, il accepte. Mais je vais comprendre ensuite pourquoi il était réticent. La route qui y mène, environ 1 heure, est dans un état lamentable, faite de cailloux et de terre. Je comprends mieux pourquoi aucun bus ne s'y rend.

 

 

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Au final, un village d'un charme exquis. Tout petit avec une seule rue principale, des maisons traditionnelles et une tour au beau milieu, avec des hommes âgés autour qui tapent la causette. Ici, pas l'ombre d'un touriste. C'est la vraie Chine profonde et traditionnelle. Celle qui ne semble pas avoir été rattrapée par le modernisme.

 

 

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J'assisterai à l'abattage de quelques poulets (âmes sensibles s'abstenir). Je serai bien resté plus longtemps sur place, mais apparemment il n'y a aucune guesthouse. Finalement, je regagne Congjiang où le bus de 17 h 30 m'a ramené pour Rongjiang.

 

 

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